Certains ne jurent que par le thé vert pour ses qualités anti-stress et anti-oxydantes vantées dans les magazines et les livres sur la santé. D’autres sont catégoriques et vous diront qu’ils détestent le thé vert qu’ils trouvent trop amer.

Mais le thé vert est-il toujours amer ?

D’après une étude de la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement), 80% du thé bu dans le monde est du thé noir, ce qui montre bien qu’une grande majorité de buveurs de thé préfère le thé noir, soit par goût mais peut-être aussi par méconnaissance. En effet, le thé vert est plus fragile que le thé noir et le préparer demande un peu plus d’attention.

Un seul conseil : ressortez le thé vert que vous avez rangé au fond du placard et lassez-le infuser moins longtemps, environ 2 minutes avec une eau à peine frémissante, aux alentours de 70°C. Vous redécouvrirez toutes les saveurs du thé vert, l’amertume en moins !

Thé vert japonais infusé 2 minutes à 70°C

Le thé, ce n’est rien d’autre que de l’eau et quelques feuilles… Mais pour profiter au mieux des parfums et des bienfaits du thé, il y a 4 règles simples à respecter :

- la qualité de l’eau (eau filtrée)

- le dosage du thé (2g/10cl)

- la température de l’eau

- le temps d’infusion (entre 1 et 7 min)

La qualité de l’eau est très importante car elle représente 99% de votre breuvage. L’eau du robinet, si elle est calcaire ou traitée, sera "dure" et apportera quelque chose de désagréable au thé. Une eau minérale en modifiera le goût. Idéalement, vous utiliserez une eau faiblement minéralisée ou filtrée qui n’altérera pas les parfums du thé.

Le dosage est essentiel. Il faut compter environ 2g de thé par 10 cl d’eau pour une préparation à l’occidentale. Que ce soit dans une tasse individuelle, un mug ou dans une théière, comptez environ une mesure à thé (ou une cuiller à café ) rase pour un thé dense ou bombée pour un thé volumineux pour 10 cl.

Plus le thé est fragile, plus la température de l’eau doit être faible. Une eau bouillante brûlerait les feuilles de thé et détruirait leurs principaux arômes :

Thé blanc ……………………………50 à 70°C

Thé vert primeur…………………70°C

Thé vert……………………………….75°C

Darjeeling de printemps……..90°C à 95°C

Thé semi-fermenté……………….95°C

Thé noir…………………………………85 à 95°C

Thé sombre (Pu Er)………………95°C

Le temps d’infusion varie en fonction du type de thé et de vos préférences. Attention, la couleur de la liqueur ne doit pas forcément être foncée. La liqueur d’un thé blanc sera très claire, presque transparente, celle d’un thé vert peut être jaune paille.

En règle générale, plus vous laissez infuser un thé, plus il développera de l’astringence ou de l’amertume et moins vous apprécierez la finesse des arômes.

Thé blanc ……………………….….…5 à 7 min 

Thé vert primeur……………………1 à 3 min

Thé vert…………………………..…….3 min

Darjeeling de printemps……….4 à 5min

Thé semi-fermenté…………..……5 min

Thé noir……………………………….…4 à 5 min

Thé sombre (Pu Er)…………..….5 min

Il ne reste plus qu’à vous entrainer !

Certains vous diront que c’est de l’eau chaude parfumée. d’autres englobent même dans ce mot les herbes médicinales, tisanes, décoctions de fleurs et autres.

Pourtant, la seule chose que l’on peut véritablement appeler thé provient d’une plante unique : le Camellia Sinensis. Qu’il soit vert, noir, blanc, bleu, jaune ou sombre, le thé provient d’une seule et même plante. C’est la transformation de la feuille qui détermine sa couleur.

Ce fut la grande découverte de Sir Robert Fortune au 19ème siècle. À cette époque, les anglais, grands importateurs de thé noir, voulaient s’affranchir du monopole chinois en produisant eux-même du thé. Mais le mystère de sa fabrication était bien gardé par les chinois qui étaient les seuls à détenir ce savoir. Les anglais décident alors d’envoyer un espion enquêter sur les secrets du thé. C’est ainsi que Sir Robert Fortune voyagea à travers la Chine durant plusieurs années, rapportant graines, plants et techniques de culture et de manufacture. Et c’est au cours de ce périple qu’il élucida le fameux secret : thé vert et thé noir proviennent de la même plante !

Mais alors… d’où vient le thé ?

Certains croient à une légende, d’autres vous diront que ça s’est passé comme ça.

Il y a fort longtemps, dans une contrée reculée de Chine, l’Empereur Shen Nong régnait en bon souverain. Soucieux de ses sujets, il aurait inventé l’agriculture afin que chacun puisse subvenir à ses besoins. Tandis que les hommes labouraient les champs, les femmes tissaient à la maison et tout le monde vivait en harmonie dans un monde sans guerres. Mais les épidémies ravageaient le pays…

Ne supportant plus de voir ses sujets souffrir, Shen Nong commença à faire des expérimentations sur son propre corps. Grâce à son buste transparent, il pouvait observer les effets directs des plantes sur son organisme. Tout au long de sa vie, il consomma une multitude de plantes, cherchant à définir leurs propriétés médicinales, et fut l’inventeur du premier traité de pharmacopée. Par ailleurs, pour la santé du peuple, il conseilla de boire uniquement de l’eau bouillie.

Or un jour, après avoir absorbé du poison, il s’installa sous un arbre pour se reposer, une tasse d’eau chaude à la main. C’est alors que la brise y déposa une feuille de thé. Shen Nong but le breuvage coloré et fut guéri sur le champ ! Voilà comment il découvrit le thé.

L’empereur Shen Nong - Illustration Bananako